En Suisse, 1 professionnel sur 6 a déjà souffert de son travail.
Et ce chiffre monte à une personne sur 4 en Romandie. Il faut dire que tous les ingrédients sont au rendez-vous. Une conjoncture économique de moins en moins stable, un rythme de travail toujours accru, un coût de la vie qui augmente et des salaires qui stagnent.
Et si l’on observe les statistiques, on voit d’ailleurs que les bas salaires sont plus exposés à ce risque, car à partir de 9000 francs /mois le taux de burn-out tombe à 13% des salariés. Les femmes semblent aussi plus touchées. On peut y voir une double explication. D’une part, les employées sont surreprésentées dans des secteurs à forte tension comme la santé ou les soins à la personne. D’autre part, les femmes ont plus de facilité que les hommes à reconnaître leur souffrance au travail et demandent plus souvent de l’aide.
En revanche, le temps partiel ne semble pas mettre les professionnels à l’abri de ce mal-être au travail. Il faut dire que c’est avant tout l’intensité et la densité des tâches qui en sont la cause et non pas la durée passée à son bureau. Alors, comment prévenir, réagir et guérir en cas de burn-out, terme apparu dans le jargon des entreprises en 1969 ?
La première réaction des entreprises fut d’abord de faire grossir les services RH et de multiplier les interventions de spécialistes du bonheur au travail. Depuis, cette maladie professionnelle a été beaucoup étudiée et on peut maintenant en tirer quelques conclusions fiables.
- Il faut d’abord améliorer l’organisation et promouvoir la flexibilité et fixer des objectifs atteignables afin que le salarié ne se sente jamais pressurisé.
- On peut ensuite investir dans des outils et adopter des méthodes qui facilitent la tâche des équipes.
- Il est important, en outre, d’instaurer un climat social sain et bienveillant dans lequel personne ne se sente constamment menacé. Il faut éviter toute dérive managériale et savoir donner le droit à l’erreur. Cela peut paraître évident, mais il faut simplement faire preuve d’humanité.
- Un autre facteur essentiel est de libérer la parole à l’interne et susciter le feed-back régulier de votre personnel avant que cela n’explose.
- Enfin, dernier point et non des moindres : il est impératif de motiver ! Cela peut se faire par la responsabilisation, la perspective d’évolution et bien sûr la rémunération.
Tout dirigeant d’entreprise concerné par sa productivité devrait se soucier au plus haut point du bonheur de ses collaborateurs.